« Écrire, c'est se révéler »

Boubakar Traoré

Président Fondateur du Groupe Afromediation Inc. basé au Canada, Boubakar TRAORE signe son entrée dans l’univers littéraire. Ses réflexions sont contenues dans un livre au titre bien évocateur : « Le bonheur d’entreprendre : Les clés du management et des affaires ». Dans l’interview qui suit, il lève un coin du voile sur son ouvrage autobiographique et lance un message fort à la jeunesse africaine.

Le Stratège : Après quelques mois de travail acharné, votre livre est enfin publié. Que ressentez-vous en ces moments précis ?

C’est une décharge émotive que d’avoir ce livre en main. En mon sens, il englobe la joie, la peur, la colère et la tristesse. Je me sens dans une situation de progrès continu vers un développement ininterrompu. Au-delà de son volume, je souhaite qu’il soit un patrimoine d’enseignement pour la jeunesse.

Qu’est-ce qui vous a motivé à écrire ce livre ?

Écrire un livre, c’est se révéler un peu. C’est partager son idée, son expérience, sa vie, son histoire, sa vision. C’est évoquer ses sentiments, décrire ses passions, se lancer des défis, envisager un avenir fait de persévérance et d’espérance. Ce sont –là autant d’éléments qui m’ont motivé à écrire ce livre que je voudrais une modeste contribution à l’intelligibilité du monde.

Au regard des difficultés économiques que la majorité des pays africains rencontrent, à votre avis, quels sont les leviers qu’il faut actionner pour permettre à ces pays de sortir de l’ornière ?

Il faut que les gouvernements Africains mettent un terme à l’oligarchie. Ils doivent absolument veiller à une saine répartition des fruits de la croissance et offrir de réelles perspectives d’avenir aux jeunes. Il faut pour cela investir dans la formation, le leadership, l’innovation, l’appui à l’émergence de starts-up viables. C’est ainsi que les jeunes transformeront radicalement le visage du continent.

Après le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, votre pays, a été frappé par des terroristes. Quelle stratégie déployer pour venir à bout de ce fléau qui freine aussi le développement de l’Afrique ?

En toute humilité, je ne souhaite n’attarder sur cette question très épineuse et ce fléau qui transforme toute la planète en un camp d’entrainement de violence. Même si nous savons tous qu’il existe de nombreuses formes d’injustices sur la planète, aucune raison ne devrait justifier la violence physique et même psychologique. Je pense que se pencher sur la réduction du chômage par la création d’emplois n’est pas une solution négligeable face à ce fléau. Le travail, c’est la santé, la stabilité et la responsabilité. On est plus tenté et vulnérable quand on pense qu’on n’a plus rien à gagner. Si ce fléau n’est pas éradiqué en Afrique avec des stratégies adaptées, il fera plus de victime que partout au monde.

En vous appuyant sur votre propre parcours, vous abordez plusieurs aspects du management et de l’entreprenariat. Quel est votre message à l’endroit de la jeunesse africaine à travers votre livre ?

L’Etat providence, c’est terminé ! Les jeunes africains doivent résolument prendre en mains leur destin. Mais ils ne peuvent y parvenir tous seuls. Ils ont besoin de l’appui des gouvernants. Il faut donc des dirigeants visionnaires qui posent des actes concrets pour le bien être de leurs concitoyens, au lieu de se murer dans des discours démagogiques et autres théories politiques. Nous exhortons les jeunes à cultiver l’estime de soi et à travailler avec abnégation en adoptant la stratégie du 5/40 soit investir 5 années de sa vie pour une vie meilleure sur 40 ans.

Interview réalisée par
Arsène Flavien BATIONO